Page 7 - Yarkand
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Les apports de la Route de la Soie sont énormes : elle a permis de maintenir une culture internationale qui liait ensemble des peuples très
divers ; elle eut un fort impact d'intégration dans les régions traversées sur les tribus qui vivaient auparavant isolées ; elle a amené le nesto-
rianisme, le manichéisme, le bouddhisme et l'islam en Asie centrale et en Chine. A la religion et à l'art, il convient d'ajouter les technologies
des chinois, l'Asie centrale n'apprit pas seulement à couler le fer, mais aussi à fabriquer du papier. À la fin de sa gloire, la Route de la Soie a
contribué à l'établissement du plus grand empire continental de tous les temps : l'Empire des Mongols.
Vers la fin du VIIIe siècle, les routes maritimes qui reliaient le port méridional de Canton au Moyen-Orient étaient bien établies. L’art de la
sériciculture avait été maitrisé par les Perses et, même si la soie ne fut pas produite en Europe avant le XIIe siècle, l’apogée de la Route de la
Soie tirait à sa fin. La chute de la dynastie Tang au Xe siècle conduisit la Chine au chaos ; à la même époque, des communautés entières dans
les oasis disparaissaient suite au tarissement des sources. Les turbulences occasionnées par Gengis Khan et Tamerlan minèrent l'économie
de la région. L'Asie centrale restera longtemps en dehors des préoccupations de l'Orient et de l'Occident jusqu'à l'arrivée des explorateurs
russes et anglais au XIXe siècle.

